À la poursuite de l’Éclipse!

Le 8 avril 2024 au petit matin… Michèle l’astronome enthousiaste, bondit !

MICHÈLE: Gilles, Gilles!

GILLES : Gne gne gne…

MICHÈLE (surexcitée): c’est le grand jour! L’éclipse! L’éclipse!

GILLES (qui est quand même au courant depuis un bon moment): Mais c’est juste cet après-midi…

MICHÈLE (Les bras croisés, incrédule devant la placidité de sa douce moitié): Gilles, tous les hôtels et les places publiques sont bookées depuis une semaine su’le chemin de la totalité*!

MICHÈLE poursuit son explication en finissant de lacer ses chaussures de course.

MICHÈLE: Donc si on arrive au petit parc public que j’ai judicieusement repéré près de Hamilton en après-midi, il ne restera plus de place!

EXPLICATION: MICHÈLE et GILLES ont de la chance de résider dans la grande région de Toronto, laquelle n’est pas tout à fait sur le chemin de la totalité. Par contre, à trente minutes de leur domicile, un petit parc sympa leur offrira un petite minute et demie de totalité.

MICHÈLE: Pas question de s’entasser à Niagara Falls, où il y a déjà un million de personnes qui rendent pour voir la lune occulter le soleil pendant un beau trois minutes. Si on arrive le matin on va être assez à l’avance.

GILLES se lève enfin : ouille! Mes pauvres jambes!

EXPLICATION: MICHÈLE traîne GILLES tous les samedis à une course à pieds, et si le bon mari achève la course, ses muscles sont rancuniers!

Pendant que GILLES finit de déjeuner, MICHÈLE remplit la petite hybride familiale avec tout ce dont ils pourraient avoir besoin: couverture pour pique-nique, sandwiches, boissons, jumelles (pour les oiseaux, pas pour l’astre du jour!) parapluie (on a annoncé 30% de risque, on ne sait jamais…) chaise pliantes, napkins…

MICHÈLE (un peu distraite): ai-je oublié quelque chose?

GILLES arrive avec une enveloppe brune (pas celle des politiciens véreux, une enveloppe d’expédition d’une célèbre compagnie dont MICHÈLE a enrichi le propriétaire) : Les lunettes d’observation?

MICHÈLE: ah, tiens, oui…

MICHÈLE avait bien sûr pris soin de tester lesdites lunettes ISO 12312-2 achetées à prix d’or à une compagnie recommandée par les sites d’astronomie sérieux.

En suivant scru-pu-leu-se-ment les étapes
A- essayer de regarder une chambre à travers: noir total. Si vous distinguez un meuble, attention!
B- Regarder par une fenêtre au-dehors par ciel bleu. Noir total.
C- Va dehors et enfile les lunettes dos au soleil: Noir total.
D- se retourne et cherche le soleil. Tiens, une petite orange perdue dans une immensité noire…

Conclusion, les lunettes d’observation fonctionnent et MICHÈLE ne s’est pas faite avoir par une sinistre contrefaçon!

BREF, en avant dans la petite Ford C-Max hybride vers une nouvelle aventure!

***

Après avoir trouvé un stationnement épatant pour y garer la petite hybride, MICHÈLE et GILLES trimballent les chaises, pique-nique, jumelles, etc… dans le grand jardin botanique de Hamilton. On est encore le matin et il y a peu de visiteurs. En plus, les oiseaux chantent car c’est aussi le printemps, ce qui met notre auteure de fort bonne humeur.

MICHÈLE: Ça regarde bien, Gilles! On va être aux premières loges ici!

Juste à ce moment, un nuage tout floconneux se pointe dans le ciel.

MICHÈLE : Grogne! Ouste!

GILLES (en train de choisir un banc adéquat) : bah, c’est juste un petit nuage de rien du tout.

Les deux s’installent pour lire. Hélas, très vite, le nuage est suivi de plusieurs autres qui s’empilent en une masse aussi grise qu’opaque…

MICHÈLE (levant les yeux du Asimov’s qu’elle lisait): Coudonc, où est le soleil?

(À SUIVRE…)


* Totalité : c’est là qu’on va voir la lune recouvrir complètement le soleil, puis y va faire noir.

…Parfums de SAFRAN

Après le salon de Toronto en début mars, J’ai participé au SAFRAN, le même mois, à St-Catherine’s.

Cette première expérience fut bénéfique à tous les points de vue.

En plus d’être une épice prélevée sur une belle fleur mauve (ma couleur favorite!) le Safran est aussi le SAlon du livre des FRAncophonies du Niagara qui se tenait au First Ontario Performing Arts Center, à St-Catharine’s. Organisé par le Sofifran, un organisme communautaire sans but lucratif, créé en 2007 par des femmes immigrantes francophones, l’événement se tenait tout près de chez moi. J’ai gentiment emprunté le véhicule familial pour y apporter mon matériel d’exposant.

Michèle expliquant à une classe de 7-8e que La SF, c’est du chocolat! Un atelier pour le moins appétissant! (Cette photo est une gracieuseté du site du Safran.

Une exposante communautaire rencontrée au Salon de Toronto, Stéphanie Filippi (à la table de Canadian Parents for French) m’a parlé de l’événement.

— Vous savez qu’il se tient un salon francophone près de Niagara !

— Quand?

— du 21 au 24 mars, c’est le Safran.

Or, on est le 4 mars, dernier jour du Salon de Toronto. Un salon à trois semaines d’avis, c’est vite.

— Est-ce qu’ils acceptent encore des exposants? demandai-je.

Après quelques infos, je contacte le Sofifran, organisme de solidarité en francophones dont j’ignorais tout. Habituée à faire des efforts, j’ai envoyé par courriel mes disponibilités et, à tout hasard, ma photo, bio, ateliers offerts…. Ma présence s’est organisée très vite grâce à Nafée Faïgou, la dynamique directrice du Salon.

On m’a tout de suite acceptée comme exposante et… deux semaines plus tard, j’étais intégrée à la programmation! J’ai donné mon atelier La SF, C’est du chocolat le vendredi matin. J’ai aussi participé à une table ronde avec Mireille Messier, Binta Wague et Karim Siguéré, auteur/éditeur de « Papa lit une histoire ». La table portait sur l’avenir de la littérature jeunesse, où on s’inquiète beaucoup des abus d’usage des IA génératives.

L’autrice jeunesse Mireille Messier, toujours souriante!

Parmi les auteures, Khadydja Ndoye qui est une jeune auteure franco-sénégalaise canadienne passionnée des STEM qu’elle veut rendre plus accessibles aux jeunes filles. Dans son atelier, les enfants construisaient… des mini-robots!

Nafée, est aussi auteure de plusieurs recueils de poésie, dont Evanescences que je me suis procurée. Lélia Young, auteure, poète et nouvelliste, était de la partie et cela faisait longtemps qu’on ne s’était rencontrées.

Paul Savoie, qui a travaillé longtemps pour le salon de Toronto, était le président d’honneur.

J’ai même… récité mon ‘slam de combat‘ le samedi soir!

Après, comme plusieurs auteurs étaient partis en fin d’après-midi, (Lélia, Paul Savoie, Mireille Messier entre autres), Mama Fété, directrice du Sofifran (Solidarité des francophones), et Nafée directrice du Salon, se sont bien occupées de moi. Elles m’ont guidée à travers les affres d’un stationnement étagé (ma hantise!) pour se rendre au restaurant.

Les stationnements étagés très pleins le samedi soir cachent plein de dangers pour notre brave auto hybride: des angles aigus, des courbes serrées, des colonnes de béton, des sens uniques, des conducteurs pressés… Heureusement, Nafée m’a bien guidée avec bonne humeur!

Michèle pose avec  trois sympathiques organisateur-trices du #Safran2024 à @brockuniversity, St-Catharine’s: David Vivian, Nafée Faïgou, et Fété Ngira-Batsare Kimpiobi, « Maman Fété » .

Générosité

J’ai offert une table généreuse, et reçu beaucoup de générosité en retour. J’ai rencontré de nouvelles personnes avides de lecture, dont un professeur qui a raflé presque tout ce qu’il y avait sur ma table!

Les exposants et auteurs ont eu droit à des repas chauds servis sur place par un gentil traiteur.

Merci aux jeunes bénévoles qui m’ont aidée à démonter ma table et refaire mes boîtes en un temps record! Et encore merci pour m’aider à recharger mon matériel dans la brave petite hybride!

Michèle posant fièrement devant sa table Échofictions!

Le prochain salon, à Sudbury au début mai. J’y serai avec mon kiosque Échofictions.

Le printemps ramène la saison des prix!

Comme d’habitude, la saison des prix est déjà là! Les mises en nomination des prix Aurora anglophones se terminent samedi le 6 avril 2024 à minuit. La Canadian SF & Fantasy Association (CSFFA), administre ces prix.

Si vous lisez beaucoup de SF canadienne, je vous encourage à participer aux mises en nominations!

Pour en savoir plus, voir la liste d’œuvres éligibles : https://www.csffa.ca/awards-information/eligibility-lists/ À noter qu’il faut devenir membre de CSFFA (10$) pour mettre une œuvre en nomination et pour le vote final. C’est gratuit si vous êtes déjà membres de SF Canada, sinon il faut débourser 10$. Voir plus bas pour les détails.

Pour les nouvelles en anglais, j’en ai un ‘motton’ qui risquent de diviser les votes comme l’an dernier. Alors, je suggère celles-ci pour les catégories :

BEST short-stories : Kuiper Pancake publié dans Analog, Mai-Juin 2023. Mon commentaire: très, très canadien malgré la Ceinture de Kuiper! 5000 mots de bonne SF dure et croquante!

Vous ha-guissez la hard-SF? Que diriez-vous d’un voyage dans l’époque Renaissance Italienne avec Machiavelli’s Pearl, publiée dans l’anthologie No Secret Better Kept, dirigée par Dayle Dermatis, Soul’s Road Press. La narratrice vous étonnera! Dayle est une formidable autrice de romans historiques, et elle s’y connaît!

BEST Novelettes/novellasTears Down the Wall, Michèle Laframboise (Asimov’s Sept.-Oct. 2023). Mon commentaire : un mystère policier dans un centre-ville où les loyers sont si cher que des travailleurs précaires vivent dans des tentes accrochées verticalement aux buildings. Au matin, les tentes bien agrippées descendent les murs comme des larmes, d’où le titre.

BEST Poem : Dandelions: a Gardening Poem, Michèle Laframboise (Polar Starlight #9, page 9)

Comment voter?

Mon confrère Douglas Smith a, sur sa page d’accueil, une marche à suivre claire (mais en anglais) pour bien s’inscrire. Ses romans valent le détour, surtout The Wolf at the End of the World, que j’ai lu avec délectation, et c’est un nouvelliste consommé!

J’ai mis des liens qui permettent de lire les histoires, sauf pour Tears down the Wall, qui est plus long (Me contacter pour obtenir un fichier), et Machiavelli’s Pearl, que vous pouvez obtenir en soutenant Soul’s Road Press.

Voilà, et bonnes découvertes!

Au Salon du livre de Toronto, on offre du français!

Le salon du livre de Toronto se tenait pour une troisième année d’affilée à l’Université de l’Ontario Français, et cette fois les maisons d’édition étaient bien regroupées dans une pièce accessible au public, séparé de l’espace central par une vitre semi-transparente. L’étape la plus difficile pour une auteure exposante est de charrier tous ses livres la veille, à partir de sa fière petite hybride. Heureusement, j’ai un fan à l’UOF qui a aidé à ouvrir des portes (au sens propre du mot, celles du quai de déchargement!)

Le 29 février, j’ai donné deux animations pour les écoles secondaires, sur la SF c’est du chocolat! Le 29 février ne revient pas souvent une date à savourer comme du chocolat, aussi…

Une table généreuse

Le vendredi 1er mars, le Salon du livre de Toronto ouvrait ses portes au public. Ma table était prête! Elle portait autant de mes livres orphelins (car j’ai perdu deux merveilleux éditeurs, Vents d’ouest et Vermillon), que mes livres, BD et recueils d’Échofictions. Mon petit dernier, le jardin du général, s’y trouvait aussi.

Ça valait la peine d’avoir une table, car j’ai rencontré des amateurs et des classes qui ont bien aimé ma comparaison de la SF avec le chocolat !

Le samedi et dimanche, on n’a pas manqué de public, mais je me suis faite plus de nouveaux ami-es que de ventes. Le dimanche, même avec le bon mari qui gardait ma table, il y a eu nettement moins d’acheteurs. Ce sont les aléas du hasard et du public, car j’avais aussi des activités d’animation.

Le but de ma présence dans un salon, c’est avant tout d’offrir des livres en français, et accessibles pour un public qui peine à en trouver en Ontario. Néanmoins 15 ou16 nouvelles personnes se sont inscrites pour recevoir mes lettres mensuelles d’information (pour s’inscrire, aller ici.)

Les rencontres

Les belles rencontres font la joie des salons, bien plus que les ventes. Une élève est venue me voir pour me dire qu’elle avait aimé Maîtresse des vents, acheté l’an dernier au Salon. Ça fait tellement plaisir!

En plus de mes nouveaux lecteurs, j’ai eu la chance de croiser le sympathique animateur de radio Nicolas Haddad (Y a pas deux matins pareils, de Ici Radio-Canada) qui parlait à mon mari. J’écoute beaucoup la radio le matin, et c’est toujours fascinant de lier une voix à une personne physique! 

La présidente d’honneur de cette 31e édition du Salon du livre de Toronto, Dyane Adam, (présidente fondatrice et gouverneure-émérite du Conseil de gouvernance de l’Université de l’Ontario français) était aussi une sympathique pince-sans-rire, et pas ennuyeuse pour un sou. Ça prend des personnes de cette trempe pour garder notre culture francophone en vie.

Je croise régulièrement aussi le directeur du Salon de Rimouski, Robin Doucet, un salon que j’ai adoré et où je souhaite revenir.

Le soir, le salon offrait des événement-buffets, et j’ai tenu compagnie à Elisabeth, la grand-mère d’Anastasia Baczynskyj, une courageuse qui conserve précieusement des livres jeunesse ukrainiens sauvés de la poubelle. Ceux-ci étaient exposés sur place. Car depuis l’invasion par la Russie, les enfants ukrainiens se voient refuser leur culture et leurs histoires au profit de celles de l’envahisseur.

Mes autres activités

Les activités ont été originale, dont une table ronde sur la bière et littérature animée par le biérologue Mario d’Eer. C’est fascinant de rappeler qu’avant le traitement des eaux potables dont nous bénéficions, les gens n’avaient souvent pas le choix de boire de la bière (à faible taux d’alcool, parfois 1-2%) parce que l’eau n’était pas salubre.

La bière artisanale associée à mes livres de SF était le « Truth Serum » à 6.8%, qui ne laisse aucun arrière-goût. La plus forte bière accompagnait une oeuvre de mon confrère Daniel Marchildon, une à 8,1%. Heureusement que je ne conduisais pas!

On a eu des slams par Mael Pelletier qui parle très vite, sivitequecenestpasfacilededétacherlesmots, ah-lala! Un athlète de la langue parlée! Et j’ai croisé Jimmy, son père, aussi grand et long que son slammeur de fils! j’espère les recroiser au prochain salon de Rimouski.

Mon trésor le plus précieux

Et la plus belle rencontre, c’est une fan qui avait acheté, en 2005, les trois premiers tomes de la série Les voyages du Jules-Verne à Hearst! Et qui a été tellement contente de trouver le dernier tome, qui n’était pas sorti alors.

Pour rappel, les voici : 900 pages d’action et d’aventures, disponibles en version papier auprès de l’auteure! Car hélas la maison d’édition a laissé tomber la collection. C’est donc ma maison Échofictions qui distribue mes livres.

Un autre trésor, ce sont les jeunes bénévoles, et les gentils-organisateurs du Salon.

Un merci à son directeurs Valéry Vlad, son directeur de logistique Jacque Charrette, sans qui rien n’arriverait, et Paul Savoie qui relâche les rênes de la présidence mais va continuer à aider pour les finances. Un hommage à Paul s’est tenu le samedi soir, et il a pu démontrer son talent au piano.

À peine fini ce salon que je me prépare pour celui de Niagara dans une semaine, puis ceux de Québec et de Sudbury…

Les périls de l’écriture de hard-SF…

Dans la série les joies de l’écriture de hard-SF… mon article en anglais dans le blog d’Analog.

J’y explique l’inspiration pour ma nouvelle « Living on the Trap » (Analog Nov-Dec. 2023) qui se passe sur un monde isolé, inspiré du système Trappist A. Il y a chez nous des villages éloignés et difficiles d’accès où la pauvreté subsiste par manque de travail (quand le principal employeur a quitté les lieux), de soutien social, de nourriture fraîche, d’eau potable… Sauf qu’il arrive parfois qu’un phénomène naturel attire des visiteurs, ce qui rapporte des sous à l’économie régionale.

Mais les touristes vont se promener dans le parc ou admirer la merveille naturelle, se prendre en selfie au sommet d’une montagne, puis retourner, souvent sans établir de contact significatif avec les habitants. Je réfléchis sur nos façons de voyager en aimant plus les belles vieilles pierres, les églises, les cimetières, les parcs, les lieux spéciaux, les restaurants que les gens. (Et bravo à vous qui prenez le temps de mieux connaître vos hôtes!)

Living on the Trap transmet le point de vue d’une jeune fille de 10-11 ans qui habite un abri avec sa famille. L’endroit est peu agréable, situé dans la zone nocturne d’une planète en orbite verrouillée, mais assez près de la bande crépusculaire pour que les rayons du soleil stationnaire rasent le sol. La chaîne de montagnes voisines comportent des sommets illuminés qui attirent les aventuriers…

Les périls de la hard-SF

Et j’y aborde les périls d’écrire de la hard-SF!

Ma caricature illustre quelques problèmes de l’écriture en général. Et en science-fiction, on peut passer bien du temps à vérifier la plausibilité scientifique de nos mondes… et y laisser quand même quelques erreurs!

Aussi, les descriptions des technologies et des phénomènes doivent couler comme un ruisseau vers une résolution satisfaisante. À éviter, les gros blocs d’exposition qui ralentissent (ou arrêtent!) la progression. Ça peut être par exemple, cette belle scène au chapitre 4 à laquelle vous vous êtes attachée!

À noter que « SF dure » ne veut pas pour autant dire dépourvue de compassion. Ma nouvelle le démontre, j’espère, de façon convaincante.

Je préfère ma SF bien dure et croquante, comme du chocolat!

D’ailleurs, j’aime bien cette formule que l’éditeur a composé à partir de mes renseignements :

Living in Ontario, Michèle Laframboise has kept the curiosity of a child and a thirst for knowledge, coffee and compassion. She creates hard and crunchy SF stories, mixing science, emotion and humor.

Je compte la réutiliser !

Aller ici pour lire l’article en anglais.

Maman digne et fière

Ma délicieuse maman de 96 ans s’est envolée le 29 décembre dernier. Elle est partie en douceur comme le ciel qu’elle aimait regarder au-dessus du fleuve. Nous avons eu de la chance mes soeurs et moi de l’avoir eu aussi longtemps avec nous.

Cette belle photo d’elle la montre debout dans toute son élégance, voici quelques années. Elle se tient devant l’hôpital où notre père Jacques Laframboise était alité.

(Les funérailles ont été repoussées au 20 avril, près de la date de son anniversaire, pour ne pas forcer la famille éloignée sur les routes d’hiver. )

Mes parents, heureux près de la nature. Papa lisant, Maman se reposant sur le hamac.

Un grand besoin de lire, lire, lire…

Baie Georgienne, un majestueux coucher de soleil.  Photo prise par Gilles mon mari en 2010

Un dessin pour la Cop28

Le dessin original date un peu, car je l’avait créé pour souligner la semaine de l’environnement en…. 1992. Merci à St-Ex pour l’inspiration. Avec un peu de couleurs, le dessin reste d’actualité… hélas. Ce n’est pas la première fois qu’une conférence internationale s’embourbe à la suite d’une collision frontale entre deux visions opposées de l’humanité et de la planète.

L’argent (“l’économie”) compte plus que les gens

La première vision considère que tout est jetable (sauf un cercle limité de privilégiés) et monnayable sur le court terme. Le but à long terme est d’accumuler assez de richesses et de réserves matérielles pour supporter la catastrophe sociale et climatique. Parce que l’industrie des énergies fossiles savait depuis les années 1970 ce qui nous pendait au bout du nez. Comme avant eux, l’industrie de la cigarette qui a menti à des générations de fumeurs. Alors, oui, les capitalistes se soucient bel et bien du futur, mais seulement un futur où leur petit groupe de seigneurs dominera le reste de la population.

Les gens (et une planète viable) compte plus que l’argent

L’autre vision soutient que la planète et tous ses habitants méritent d’être protégés. Les humains doivent travailler dur pour arrêter la pollution maintenant et pas dans vingt ans (et mettre fin aux multiples conflits qui polluent eux aussi) pour assurer à long terme un futur convivial. Et, bien entendu, la vie dans cette nouvelle pousse de société sera bien différente de la course de rats d’aujourd’hui.

Depuis 2009, j’ai écrit plusieurs histoires portant sur la destruction de l’environnement et la catastrophe climatique. Monarque des glaces.

Et nos propres actions ?

La COP 28 a accouché d’une version édulcorée prônant une élimination progressive des combustibles fossiles. Je m’y attendais un peu, là. Comme on ne peut compter sur les richissimes seigneurs pour nous aider à sortir de l’ère pétrolière (trop occupés qu’ils sont à préparer leurs bunkers de luxe), c’est à nous que revient le gros du travail.

Comme je l’avais dit lors d’une conférence en 2009 à une table ronde d’Anticipation World SF, le pétrole fossile n’est pas mauvais en soi… à condition que nous arrêtions de le brûler. Laissons, peut-être, 1/100 des véhicules à carburant pour les urgences. Il y a beaucoup de choses utiles qu’on peut créer à partir du pétrole fossile (une fois que les compagnies ils auront nettoyé leur processus d’extraction). Le laisser dans le sol n’est pas non plus une mauvaise option.

Nous ne pouvons nous contenter de faire seulement des « petites actions qui s’additionnent pour faire un grand impact ». Il faut faire BEAUCOUP d’efforts sur de nombreux fronts (nourriture, vêtements, ordinateurs et gestion des déchets, entre autres), et pas pour quinze minutes, là. En tant que consommateurs, nous pouvons forcer les industries obstinées à cesser de polluer, à cesser de quêter l’argent des gouvernements pour nettoyer leurs procédés. Après tout, le « marché », c’est nous.

La base de la pyramide doit bouger !

L’impulsion doit venir du bas vers le haut, car ceux qui trônent au sommet de la pyramide n’écoutent pas. Créons un environnement favorable, changeons la façon dont nous nommons les problèmes pour les rendre accessibles, plus compréhensibles. Et acceptons d’en payer le prix en perte de confort, perte de temps libre, de médias sociaux…

À l’époque de St-Exupéry, la Seconde Guerre mondiale était LA grande préoccupation. Le Printemps silencieux de Rachel Carson verrait le jour dix-huit ans après la mort du valeureux écrivain aux commandes de son avion.

Mais cette fable faussement simple du Petit Prince parle de la beauté fragile du monde, comme la rose que le garçon veut protéger. *

Protégeons les choses fragiles qui sont importantes

Une belle rose jaune. Photo de Pixabay sur Pexels.com

* Le chapitre du Baobab est une fine allusion aux espèces invasives…

Le joyeux et le triste

Souvent, les choses m’arrivent depuis les deux extrêmes du spectre, joyeux et triste. Un peu comme une nuit étoilée, où on devine le froid, mais aussi la promesse d’un temps meilleur.

Cette photo n’est pas de moi, mais de Martin Mariani sur Pexels.com

Le triste

Ma délicieuse mère est malade, de ces maladies dont on ne rebondit pas à 96 ans. Et aujourd’hui marque le jour anniversaire d’un triste événement qui me rappelle à quel point les progrès sont fragiles pour les femmes. On croit être arrivée à l’égalité, enfin, et… bon. Lire mes articles sur le 6 décembre à Polytechnique ici, et ici.

Aujourd’hui, je voulais commémorer en participant à une rencontre publique, où une cimenterie va demander un « droit de polluer » dans mon quartier… si, si! Au moins, ils font pas ca dans notre dos, même si les chances des citoyen-nes de contrer un changement de la réglementation sur les émissions sont faibles. Comme je suis enrhumée, il se peut que je participe à distance. Pour en savoir plus. Le site de la compagnie qui disent qu’ils se préoccupent d’environnement depuis 60 ans…

C’est Rachel Carson qui serait contente! (Silent Spring, publié en 1962…)


Le joyeux

Mais ce jour révèle de plus joyeuses nouvelles, artistiques et littéraires. Cette belle critique de A. C. Wise dans le dernier Locus (une revue de SF que je soutiens, d’ailleurs) parle de Tears Down the Wall, publié dans le numéro d‘Asimov’s “Slightly Spooky” de Septembre/Octobre 2023.

The story takes several satisfying twists and turns, and the world building is nicely done, providing a lush backdrop against which the mystery gradually unfolds.
— Locus

Et j’ai aussi vécu deux beaux salons du livre, un à Rimouski et l’autre à Montréal, qui me font découvrir des nouvelles personnes.

Et les Rendez-vous de la BD de Gatineau, à l’organisation si généreuse, viennent de se terminer. J’ai eu la joie de dessiner devant public avec la talentueuse slammeuse LouNat, qui dénonce habilement les médias sociaux.

Encore là, comme artiste, rencontrer mes collègues et en découvrir de nouveaux qui trippent sur les mêmes choses que moi, ça fait chaud au coeur.

Que votre journée soit belle et vos actes généreux!

Ne jamais dire jamais…

Je m’étais juré que jamais, oh non jamais! je n’écrirais d’histoires de voyage dans le temps.

J’ai beau être une fan du Dr Who et de lire plusieurs excellentes histoires par d’autres auteurs, et même une romance (La rose et le Chardon par Diana Gabaldon, qui est biologiste de formation en passant) je n’y crois tellement pas de façon rationnelle que j’ai fermé la porte. Oui même si théoriquement des physiciens n’excluent pas la possibilité,… pour moi c’est niet.

Puis j’ai reçu un appel de textes l’an dernier pour les habitués de WMG Publishing, qui sort des anthologies de nouvelles du temps des fêtes avec des thèmes. Cette année-là, il y avait un thème de romance (j’ai soumis une longue histoire) et le thème de voyage dans le temps.

Lâ, je me suis dis qu’au lieu de penser à une histoire, faire un plan… j’allais me plonger dans une atmosphère que j’aime bien, celle de Londres (Angleterre) des années 1880, sous le règne de la reine Victoria, laquelle donne son prénom à l’époque. J’aimais beaucoup l’ambiance des soirées de sciences présentées au public par des explorateurs. Dans ce cas-ci, une exploratrice explique son invention devant un public sceptique (et sexiste!), mais parmi l’assistance, se trouve une jeune fille curieuse…

The Skeptic and the Primrose était né! C’est une nouvelle qui vous plonge dans une époque qu’on croit connaître…

Et comme les deux autres thèmes ont attiré un plus grand nombre de soumissions de très haut niveau (ces anthologies invitent des auteurices confirmées), mes autres textes n’ont pas été retenus. C’est donc que sortir de ma zone de confort s’est avéré payant ! L’anthologie de SF Time Travel Holiday a été publiée cette semaine.

Procurez-vous le ebook ici: https://thewmgholidayspectacular.com/products/time-travel-holidays-a-holiday-anthology-edited-by-kristine-kathryn-rusch

Pour un meilleur deal, achetez la compilation complète de The Holiday Spectacular #4, 39 histoires sélectionnées, incluant la mienne

Rimouski, le fleuve

Le fleuve vu depuis la promenade. On voit un bout de l'ile de Saint-Barnabé à droite, l'ilet Canuel au milieu

Le fleuve St-Laurent, vu depuis la promenade. On voit un bout de l’Île de Saint-Barnabé à droite, l’ilet Canuel au milieu.

Le Salon du livre de Rimouski sera mon tout premier salon du livre hors de l’Ontario, comme exposante avec Échofictions.

J’ai pris une bonne résolution pour ne pas attendre trop longtemps avant de publier mes photos et impressions des lieux. Après 7h d’autobus entre Montréal et Rimouski, au cours duquel j’ai pris un tas de photos depuis ma fenêtre de Montérégiennes (le mont St-Bruno, le mont St-Hilaire…) qui se sauvent derrière des arbres, parlé à deux tantes et à ma cousine, la fatigue m’a doucement conduite à ma chambre simple, et le lit très, très moelleux.

murale sur un building

Murale sur un édifice, magnifique. C’est du travail, mais ça vaut la peine!

Voici quelques bons points de la ville, au hasard d’une longue marche après avoir installé le kiosque Échofictions pour le Salon du livre de Rimouski.

  1. Les lumières pour piétons seulement, aux quatre coins. Les habitués traversent en diagonale. C’est systématique aux intersections de laisser un petit 25 secondes JUSTE pour les piétons. Et ce 25 secondes (selon la largeur de la rue à traverser) survient après 4-5 secondes de lumières rouges partout, histoire que des conducteurs-trices pressés soient bien avertis. Pour les plus petites intersections le temps passe à 20 secondes. J’apprécie.
  2. La proximité du fleuve, et la promenade le long du marais salé. En novembre, le vent frrrroid souffle sur les courageux coureurs et coureuses qui s’époumonent. Et les 4 marées par jour, entre l’Île de Barnabé où vécut longtemps un ermite devenu par la suite célèbre. 
  3. J’ai trouvé rue de la Cathédrale une boutique de tissus et couture, qui avait ce que je cherchais depuis longtemps pour réparer mes bas percés.
  4. Une boutique zéro déchets, aussi sur de la Cathédrale.
  5. Une crêperie délicieuse et pas chère (je suis habituée aux prix de l’Ontario).
  6. Plus haut encore, je trouve une librairie de seconde main. J’y entre et engage une conversation avec les libraires.
  7. Sur St-Germain, juste en face de ma chambre, se trouve une tentation, la pâtisserie Finesse d’Alsace, que j’ai échantillonné (dans un pur esprit scientifique bien sûr)
  8. J’entre par hasard dans une sympathique boutique de vêtements, la Chandaillerie, 40 St-Germain Est, Rimouski (à côté de la pâtisserie, quel hasard!) , et je suis conquise. Ils –ou plutôt elles– offrent, tenez-vous bien, des chandails fabriqués au Canada. (Il y a aussi la gamme de trucs faits en Chine comme de charmants petits sacs réutilisables, mais de beaux efforts ont été déployés pour une variété de provenances.) Le gilet que j’ai acheté a été fabriqué par Parkhurst, dans une usine de tricot de Toronto qui existe depuis 1926 ! En fibres de coton/polyester recyclés.
  9. Enfin, les organisateurs et bénévoles du Salon du Livre de Rimouski, qui m’ont bien accueillie ce matin à l’Hôtel Rimouski (j’étais la première exposante qui arrivait!) On trouve mon kiosque Échofictions, au numéro 15. Il aura demandé trois heures de boulot à la Savante folle pour le préparer!

AVANT: kiosque vide avec les boîtes envoyées par Purolator, empilées. Il y a aussi des livres dans ma valise rouge…

mon kiosque vide

APRÈS: Le kiosque, prêt à accueillir des hordes de fans féroces!

kiosque Echofictions, plein

QUAND : 2-5 novembre

OU: Hôtel Rimouski, 225 Boulevard Rene Lepage Est, Rimouski, CA G5L 1P2

Le temps qui court, hélas

Le temps qui court laisse sa trace sur ma bonne maman qui, à 96 ans, endure beaucoup de problèmes. Cette photo représente un paysage qu’elle aime, un bord de la mer. Elle a beaucoup marché sur la grève du Saint-Laurent à Trois-Rivières, avec ces billots qui traînent. Et les bateaux qui passent au loin…

(Je n’ai pas de bonne photo du St-Laurent près de Trois-Rivières, ni celle de Maman jeune fille sur sa chaloupe, mais ce paysage de la côte du Pacifique en 2016 s’en rapproche un peu.)

J’avais visité Maman lundi dernier, en bonne forme et contente dans sa résidence. Mardi matin, elle entrait à l’hôpital avec la misère au corps, et a stationné en couloir d’urgence le temps qu’on passe des tests et lui trouve une chambre.

Je passe beaucoup de temps auprès d’elle – comme elle a dû passer bien du temps auprès de mes soeurs et moi quand nous étions petites. Maman a maintenant une chambre avec une grande fenêtre qui donne sur le toit vert de l’hôpital, avec un personnel attentionné et gentil.

On ne remerciera jamais assez ces travailleurs et travailleuses du coeur, par ces temps qui courent trop vite.